44% des magasins en infraction sur l’interdiction de la vente en libre-service des pesticides !

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L’association de consommateurs CLCV publie aujourd’hui une enquête qui révèle que 44% des enseignes ne respecteraient pas la loi concernant l’interdiction de vente-libre des pesticides chimiques de synthèse.

Rappel des faits : depuis le 1er janvier 2017[1], les magasins n’ont plus le droit de vendre des pesticides chimiques de synthèse en libre-service. Ces produits doivent se trouver sous clé dans un espace dédié. La vente de ces produits doit également être accompagnée de conseils d’utilisation adaptés pas les vendeurs.

L’enquête : La CLCV a réalisé – entre le 31 mars et le 31 mai 2017 – une enquête « client mystère » sur 158 enseignes réparties sur 32 départements. Le principe était que les enquêteurs se présentent dans les magasins comme clients lambdas afin de vérifier l’application de la loi sans influencer le discours des professionnels.

Sur ces 158 enseignes, 79% étaient des enseignes spécialisées et 21% des enseignes de grande distribution.

Les « clients mystères » devaient à la fois procéder à une vérification des produits vendu en libre-service ainsi que des conseils prodigués par les professionnels, se servant d’un scénario particulier.

Les résultats sont consternants puisque sur les 158 enseignes visitées, 118 disposaient d’un espace de vente en libre-service où 419 produits ont été contrôlés (4 produit par enseigne en moyenne). 32% de ces produits contrôlés en libre-service n’auraient pas dû s’y trouver. 44% des enseignes enquêtées sont donc en infraction avec la règlementation. La grande distribution est la plus mauvaise élève avec 49 % des produits contrôlés interdits d’espace libre-service contre 30% pour les enseignes spécialisées.

Dans les enseignes disposant d’espaces dédiés – dans les cas où un vendeur était présent – 36% des cas ont passés sous silence des éléments essentiels qui relèvent du conseil sur les protections à prévoir pour utiliser les produits, la méthode d’utilisation ou encore la présence d’un chien dans un potager.

A noter également que certaines enseignes (22/158) avaient bien un espace dédié mais tout à fait accessible car non fermé à clé. De même, la présence d’un vendeur n’était pas respectée dans 93 enseignes visitées.

« Cette enquête de la CLVC montre bien que de trop nombreuses enseignes ne respectent pas encore la loi. Il est pourtant nécessaire qu’elles se mettent en conformité dès aujourd’hui. Cela permet aussi d’anticiper l’interdiction totale de vente de pesticides aux amateurs d’ici 2019 mais surtout de protéger la santé des clients qui, en achetant des pesticides – voire des produits contenant des pesticides perturbateurs endocriniens – s’exposent à des risques importants pour leur santé. A l’heure où de nombreuses alternatives naturelles et saines existent pour les jardiniers amateurs, il est urgent de les mettre en avant face à des produits toxiques nocifs ! » déclare Sophie Bordères, chargée de mission alternatives aux pesticides pour Générations Futures.

Nous encourageons d’ailleurs tou.te.s les citoyen.ne.s à profiter de leur prochain passage en magasin pour vérifier qu’il respecte la loi – ou non – et à témoigner sur notre site dédié : www.stop-pesticides.fr

[1] Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte et notamment l’article 68

Zones non agricoles: Nos organisations demandent la généralisation de la loi Labbé en Europe

Il faut bannir les pesticides chimiques de tous les espaces publics de l’UE

 

(Bruxelles, Paris, 31 mai 2017) A l’occasion de la conférence de presse internationale qui marque l’adoption à l’unanimité de la Résolution Européenne visant à limiter l’utilisation des produits phytosanitaires au sein de l’Union Européenne par le Sénat français, Pesticide Action Network (PAN) Europe et Générations Futures se félicitent de l’adoption de cette résolution et appellent les Parlements des autres Etats-membres à adopter des résolutions similaires.

Cette résolution somme l’Union Européenne d’examiner la possibilité d’élargir au niveau de la législation européenne, l’interdiction des pesticides dans les espaces publics ainsi que la vente de pesticides aux particuliers. En France, les pesticides sont interdits dans tous les espaces publics depuis le 1er janvier 2017 à l’exception des cimetières, des terrains de sports et des voiries dans les zones étroites ou difficiles d’accès. Cette même loi – dite “Loi Labbé” –  interdit également depuis le 1er janvier 2017 la vente en libre service des pesticides pour les jardiniers amateurs en attente de l’interdiction de leur vente pure et simple la vente aux amateurs à compter du 1er janvier 2019.

Même si cette résolution n’est pas une loi directe, cela montre clairement l’intention du Sénat français d’avancer vers une Europe sans pesticides. Nous accueillons cette résolution avec enthousiasme et appelons les parlements des autres États-membres à adopter des résolutions similaires” a déclaré François Veillerette, président de PAN Europe et directeur de Générations Futures.

“Pendant que la Commission Européenne et les Etats-membres continuent de traîner des pieds pour mettre en application la réglementation européenne sur les pesticides, un nombre croissant d’élus régionaux en Europe s’activent : la France, les Pays-Bas et la Belgique sont en cours d’interdiction des pesticides en ville. Certaines communes ont même été plus loin en interdisant également les pesticides dans les espaces privés. PAN Europe accueille ces initiatives en espérant que cela puisse lancer de réelles actions européennes. C’est pourquoi nous félicitons M Labbé d’avoir eu l’idée de lancer cette résolution européenne et nous espérons que cela puisse enfin entraîner des actions fortes sur l’interdiction des pesticides en Europe” a affirmé Henriette Christensen, Responsable du plaidoyer pour PAN Europe.

« A l’heure où les épandages reprennent, nous souhaitons également rappeler à toutes les collectivités françaises qui seraient tentées d’avoir recours, cette année encore, aux pesticides de synthèse, leur obligation de respecter la loi qui constitue une réelle avancée pour la protection de l’environnement et surtout de la santé des professionnels des espaces verts comme des citoyens. Il en est de même pour les magasins qui n’ont plus le droit de vendre en accès direct des pesticides chimiques de synthèse. C’est pourquoi nous invitons les citoyens à interpeller leur maire et leur magasin à ce sujet et à témoigner du respect (ou non respect) de la loi sur notre site Internet  : www.stop-pesticides.fr » précise Sophie Bordères, chargée de mission Alternatives aux pesticides chez Générations Futures.

Lancement de la campagne « Stop pesticides »

A l’heure où les épandages reprennent, nous souhaitons rappeler à toutes les collectivités françaises qui seraient tentées d’avoir recours, cette année encore, aux pesticides de synthèse, leur obligation de respecter la loi qui constitue une réelle avancée pour la protection de l’environnement et surtout de la santé des professionnels des espaces verts comme des citoyens. Il en est de même pour les magasins qui n’ont plus le droit de vendre en accès direct des pesticides chimiques de synthèse. C’est pourquoi nous invitons les citoyens à interpeller leur maire et leur magasin à ce sujet et à témoigner du respect (ou non respect) de la loi sur notre site Internet  : www.stop-pesticides.fr

Vous pouvez, pour vous aider, consulter la note de décryptage de la Loi Labbé qui vous éclairera sur son contenu précis et envoyer cette lettre type à votre Maire si vous pensez qu’il ne respecte pas la loi.